Voici le résultats des élections fédérales canadiennes à 20h30 (heure du Pacifique) le 23 janvier 2006:
Conservateurs, Stephen HARPER 36%, 125 sièges. Libéraux, Paul MARTIN 30%, 102 sièges. Le Bloc Québécois, Gilles DUCEPPE 17%, 51 sièges. Démocrates (NPD) Jack LAYTON 10%, 29 sièges. Les Verts Jim HARRIS 4% aucun siège. Un indépendant pour 1 siège.
Le grand vainqueur est donc comme prévu Stephen HARPER, né le 20 avril 1959 à Toronto, études à l’Université de Calgary, baccalauréat en 1985, maîtrise en économie en 1991, marié, deux enfants. Il a été élu pour la première fois au Parlement en 1993. Après la dissolution de l'Alliance de droite, en décembre 2003, il démissionne de son poste de chef pour se présenter à la direction du Parti conservateur du Canada, issu de la fusion de l'ex-Alliance et de l'ex-Parti progressiste-conservateur. Le 20 mars 2004, il accède à la présidence.
Au début de la campagne, comme en 2004, il semblait un peu coincé, froid et distant. Avec le temps il s’est révélé beaucoup plus populaire et a nettement amélioré son image. Ses cinq priorités sont la réduction de la TVA fédérale (TPS), la diminution des délais d’attente dans les hôpitaux (il est favorable à une médecine publique et privée), la répression de la criminalité (il veut abaisser l’âge de la responsabilité pénale à 14 ans et envisage la présence de l’armée dans certaines villes, en cas de besoin.), l’octroi d’une allocation de libre choix de service de garde aux parents d’enfants de moins de six ans, ainsi que la lutte contre le gaspillage et la corruption qu’il impute aux libéraux. « Il nous faut un gouvernement qui défende toujours les intérêts des personnes qui travaillent dur, paient leurs impôts et respectent les règles du jeu. ».
En matière d’environnement, il envisage de développer un programme de diminution des gaz à effets de serre, spécifique pour le Canada, qui prenne en compte les nouvelles technologies, abandonnant ainsi les accords de Kyoto. Sur ce point il rejoint la position américaine. Quant au Québec, il a présenté la vision d’un « fédéralisme d’ouverture » qui comprend notamment, une reconnaissance des responsabilité culturelles et institutionnelles propres au gouvernement du Québec, avec la possibilité de participer aux institutions internationales comme l’Unesco, cependant toujours dans un cadre fédéral et avec l’idée de réintégrer le Québec dans la famille constitutionnelle, lorsque les circonstance seront favorables. Il semble d’ailleurs avoir reçu un écho favorable sur place, en regard des résultats, où le sentiment anti libéral l’emporte largement sur celui de la Séparation. Quant aux Premières Nations, le président de l’Union des chefs natifs pour la Colombie Britannique prévoit quelques conflits et confrontations avec le nouveau gouvernement.
Voici dans les très grandes lignes mes réflexions, 1 heure et demie seulement après l’annonce des premiers résultats. Les conservateurs vont donc constituer un gouvernement très minoritaire qui devra composer avec les autres partis. Mes remarques sont donc celles d’un simple et modeste observateur, qui aime la chose publique, découvrir et comprendre le pays où il se trouve pour quelques mois.
Pour conclure je dirai, en forme de boutade, que si j’étais à la place de Stephen HARPER, la première décision que je prendrai, c’est de nommer un ministre responsable de l’identité canadienne, qui peine à se profiler, pour mieux comprendre les valeurs communes à défendre et les faire partager par tout un peuple composé de différentes et riches cultures extérieures, y compris le Québec, sans oublier celle fondamentale des aborigènes, qui demeurent pour toujours les garants et interprètes de cette terre, aux richesses naturelles inouïes, qu’il faut réapprendre à sauvegarder, maitriser et développer, en pensant au long terme. Ainsi l’image d’un Canada prospère, dynamique et enthousiaste pourra rivaliser avec celle de son grand et encombrant voisin, qui va bientôt avoir besoin de lui pour se désaltérer !
Le vainqueurStephen HARPER et son épouse
Le vaincu Paul MARTIN