We picked up the plane from Vancouver to Whitehorse on July 28th. We spent two days to discover this main town of 22’000 inhabitants (total population in Yukon is 33’000, for a country so big than France !). We rented a car to drive to Faro. After about 130 km, we have taken the south Canol road (230 km) a seasonal road provides access to the wilderness of the south central Yukon. This not tare road follows ridges, often above the tree line, that provide many scenic views. Thus we have travelled through the traditional territory of Kaska and interior Tlingit First Nations. During our trip we have seen only three vehicles.
Faro is located along the Tintina Trench, a huge valley so prominent it is clearly visible in satellite photos. This town, about 250 inhabitants to day, counted, in the years 1980, about 3’000 inhabitants, when the lead zinc mine, discovered in 1953 by four prospectors, whom a man from Geneva, Ed Sommer, was exploited. In 1969 an enormous forest fire ripped through Faro, destroying almost all of homes. Like a phoenix rising from ashes, the community was rebuilt. Now Faro is often called the pulse of Yukon and the wild nature is very impressive.
Eh ! oui nous sommes toujours vivants et je n’ai pas encore abandonné mon expérience de blog. Cette dernière période de silence s’explique en partie par le manque de possibilité de communication aisée ainsi que des conditions d’hébergement parfois précaires. Les lignes qui vont suivre devraient donc démontrer que celle-ci a été effectivement peu propice à l’écriture, cependant très riche en découvertes pour nous permettre d’accumuler des sujets qui seront, je l’espère, dignes d’intérêt pour vous.
Nous avons en effet été littéralement envoûtés et émus par la splendeur et profondeur mystérieuse du Yukon. Après Faro c’est la nature totale jusqu’aux montagnes du Mackenzie, (territoires du Nord) et la mer de Beaufort. Seules deux autres routes mènent un peu plus haut que cette localité, à l’est, la suite de la Canol road vers le MacMillan Pass et à l’ouest la Dempster Highway jusqu’à Inuvik, territoire des inuits, devenue une province du Canada depuis 1999. Les premiers jours, ces espaces infinis m’ont personnellement submergé au point d’en perdre un peu la parole et l’envie d’écrire quoique ce soit, à l’exception de quelques notes sur mon « Moleskine ». Pour nous permettre d’intégrer ces paysages grandioses aux « péninsules éclatantes et incroyables Florides », le B+B de Nature Friends (www.nfYukon.com), animé avec compétence et beaucoup de classe par Michel, nous a offert un havre de paix et d’amitié, agrémenté aussi de délicieux et réconfortants repas aux subtiles saveurs. La maison, d’un beau bleu azur, est magnifiquement située au bord de la falaise, bénéficiant ainsi d’une vue exceptionnelle sur la rivière Pelly et cette forêt boréale profonde à perte de vue, composée de pins et sapins caractéristiques du grand Nord et autres feuillus, tels que peupliers faux trembles et bouleaux. Petit à petit nous nous sommes donc familiarisé avec cet environnement par quelques balades et une excursion en direction du Mont Mye avec Michel et sa chienne Kita pour guides.
Pays des aurores boréales, du soleil qui ne se couche pratiquement pas en juin et juillet, d’un été très chaud qui dure trois mois et d’un automne qui annonce très vite les mois plus rigoureux et sombres de l’hiver, le Yukon est une région un peu oubliée du Canada, sauf quand il s’agit de minerais ou d’eau, dont il faut espérer que cette dernière ne devienne pas une richesse spéculative dans les années à venir. Ici les animaux ont un territoire gigantesque ce qui fait qu’on ne les croise que très rarement, selon la saison. Toutefois cela ne nous a pas empêché d’en apercevoir déjà certains tels que loups, castors, aigles, grizzli orignal et autres espèces moins surprenantes pour nous. Nous espérons encore en contempler d’autres comme les caribous, coyotes, mouflons, chèvres des montagnes et autres oiseaux.
Dena Chô : Après une bonne semaine nous avons commencé à nous préparer pour le trekking de sept jours avec la dynamique et enthousiaste Yasmine, pour guide, et la compagnie de Pierre de Lausanne, fort sympathique et poète à ses heures, comme autre participant. Le Dena Chô Trail (67,6 km) s’effectue en cinq jours et quatre nuits de camping, jusqu’à Ross River et ensuite, pour revenir à Faro, nous descendons en deux jours la rivière Pelly sur ses méandres longs d’environ 90 km.
Le sentier est une voie traditionnelle que le peuple de natifs Kaska empruntait pour se rendre dans la région du mont Mye, pour la chasse, résidant en été sur les bords de la rivière pour pêcher saumons, truites et ombles notamment. Au cours des années 50 cette voie fut à nouveau utilisée par les prospecteurs, qui ont découvert le riche minerai de plomb et zinc, à l’origine de la création de la petite cité de Faro. Nous sommes partis le dimanche 7 août, en compagnie de deux chiens Butch et Sugar, qui portaient également une partie de nos vivres, puisqu’il est impossible de se ravitailler avant d’atteindre notre but après cinq journées de marche. Cette petite caravane s’ébranla ainsi vers 11 heures à travers la forêt, que quelques moustiques fréquentent avec d’autres animaux beaucoup plus inquiétants, comme les ours noirs et les grizzlis. Nous avons d’ailleurs reçu une instruction, avant de partir, sur l’attitude à adopter en cas de problème et sommes munis d’une « bombe à nounours », comme la baptisée Geneviève, qui est un spray pour dissuader les ours de nous prendre pour un ennemi à combattre ou plus simplement du gibier. En fait ces animaux sauvages se cachent et nous évitent ce qui fait qu’il y a très peu d’accident, mais les histoires qu’on nous raconte, au sujet de certaines aventures, font remonter en nous nos peurs profondes et enfantines.
Dans la soirée, après plusieurs haltes pour manger, boire et admirer le paysage, nous atteignons la première cabane en bois qui sert de refuge en cas d’intempéries et nous permet également d’abriter la nourriture, la nuit, pour éviter d’attirer les animaux. Le temps étant au beau, nous campons, comme nous le ferons tout au long de ce trekking. Une brume légère plane sur le paysage, signalant ainsi un important feu de forêt quelque part en Alaska. Pour cette première étape, nous avons parcouru une dizaine de kilomètres dans cette noble et merveilleuse nature aux multiples facettes, animée par la seule musique du vent dans les branches des arbres, le chant de certains oiseaux et les cris des animaux. Durant tout notre périple nous ne rencontrerons personne, n’entendrons aucun bruit humain à l’exception des nôtres et ne verrons aucune trace d’avions dans le ciel. C’est très impressionnant. Après avoir installé notre campement, la nuit tombe avec douceur vers 22 h 30 et nous passons une excellente nuit.
A suivre….